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VIVRE EN FAMILLE : Mon enfant, mon bourreau? Ou bien…

VIVRE EN FAMILLE : Mon enfant, mon bourreau? Ou bien…

« Il n’y a rien à faire avec mon fils, j’ai tout essayé, il ne m’écoute pas! » J’ai entendu cette phrase des centaines de fois alors que des parents, impuissants, tentaient de me décrire les séances de « torture » que leur infligeait leur enfant... Et vous, êtes-vous victime de votre enfant?


Marie Portelance

En tant que parents, il nous arrive à tous de nous sentir coupables, impuissants, dépassés, voire terrassés par une situation que nous vivons avec nos enfants. Ressentir ces sentiments est tout à fait naturel. Mais ça ne fait pas de nous des victimes et d’eux des bourreaux pour autant!

Victime, moi? Jamais!
Ce qui nous conduit à la victimite, c’est plutôt le fait d’abdiquer, de capituler face à une situation récurrente que nous jugeons inacceptable, pour ensuite nous apitoyer sur notre sort et blâmer ce « petit monstre » pour notre infortune. C’est beaucoup plus facile d’accuser les autres de nos malheurs, de nos déceptions, de nos échecs, de nos frustrations ou de nos manques, que d’en prendre nous-mêmes l’entière responsabilité.

La victime se reconnait aisément dans notre entourage. On la détecte à 100 kilomètres à la ronde. C’est l’adolescent qui culpabilise l’enseignant pour son échec scolaire; c’est la voisine qui blâme son mari parce qu’il ne l’écoute pas; c’est le beau-frère qui accuse son patron pour son incompétence. Que celui ou celle qui n’a jamais utilisé ce pouvoir me jette la première pierre! Oui, j’ai bien dit pouvoir!

Le pouvoir défensif de la victime
Il est essentiel de faire la différence entre le fait d’être victime de quelque chose ou de quelqu’un et l’action de se victimiser soi-même, c’est-à-dire de s’apitoyer sur son propre sort tout en culpabilisant ou en blâmant un « méchant ». 

Le parent qui se victimise face à son enfant ressent véritablement des émotions désagréables. Il souffre réellement. Il se sent démuni, dépassé. Il ne se sent pas à la hauteur de la situation. Quand il tente de se positionner, il a peur de ne pas y arriver, peur d’être rejeté par son enfant, ou pire, de perdre son amour. Comme il croit n’avoir aucun pouvoir, il cherche inconsciemment ce pouvoir à l’extérieur de lui. Il le trouve par la culpabilisation de son enfant.

Se retrousser les manches et s’engager envers… soi-même!
La première étape pour s’en sortir, c’est de mettre en lumière nos besoins, nos limites et nos valeurs, pour identifier ce que nous acceptons et n’acceptons pas dans la relation avec nos enfants.

La deuxième étape consiste à reconnaitre quel obstacle intérieur nous empêche de nous respecter avec notre enfant. Pourquoi moi, alors que je ne tolère pas les crises de nerfs, ai-je laissé mon fils en faire pendant si longtemps? Je me sentais extrêmement coupable, mais comme je n’avais pas identifié ma culpabilité, elle me menait par le bout du nez, à mon insu. Mon fils, lui, avait trouvé inconsciemment comment me faire céder. Tant qu’il y avait un espace pour me manipuler via ma culpabilité, il y allait.

La troisième étape est…

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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