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IL ÉTAIT UNE FOIS : Voyager hors de mon corps? C'est ma réalité!

IL ÉTAIT UNE FOIS : Voyager hors de mon corps? C'est ma réalité!

« Ma grand-mère a occupé une grande place dans mon éducation. Mes parents travaillaient beaucoup et elle me gardait très souvent. Comme on dit chez nous, on était comme cul et chemise et donc très unis. Je pense que nos capacités nous rapprochaient, bien que nous n’en ayons pas parlé ouvertement. Elle me disait : Si tu penses vivre quelque chose, si tu vois des choses, c’est que c’est vrai. Tu les vis ou tu les vois. Ne doute pas. Elle m’encourageait tout le temps. » Nicolas Fraisse

Rencontre avec Sylvie Déthiollaz, Nicolas Fraisse et Claude Charles Fourrier

Par Sylvie Ouellet, Auteure, conférencière et formatrice
 

L’idée semble fantaisiste, voire impossible pour certains. Pourtant elle est sérieusement étudiée par l’Institut Suisse des Sciences noétiques (ISSNOE) depuis plus d’une dizaine d’années par Sylvie Déthiollaz, docteure en biologie moléculaire, et Claude Charles Fourrier, psychothérapeute.

Dans leur livre Voyage aux confins de la conscience, ils rapportent le cas de Nicolas Fraisse qui parvient à se décorporer avec une facilité déconcertante. Tous trois ont généreusement accepté de répondre à nos questions sur le sujet.

Nicolas, avez-vous toujours eu cette capacité de vous projeter ailleurs?
Oui. Mes plus anciens souvenirs remontent à l’école, soit vers cinq ou six ans. Je me souviens de moments passés en classe pendant lesquels je m’ennuyais. Je quittais alors mon corps pour aller ailleurs. Pour moi, c’était la chose normale à faire lorsqu’on s’ennuyait à un endroit. J’allais par exemple voir ce que faisaient les chiens de mon père ou les poules et les lapins de ma grand-mère. Pour moi, c’était totalement naturel et il n’y avait rien d’extraordinaire à ça.

Avez-vous dû faire face à cette incrédulité souvent dans votre vie?
Oui. À plusieurs reprises les gens ne m’ont pas cru. Pour eux, c’était compliqué de visualiser ce que je vivais, même pour mes parents. Une fois adulte, lorsque j’ai commencé à faire des recherches scientifiques sur ce sujet, mes parents m’ont avoué que je leur en parlais quand j’étais gamin, mais qu’ils n’y portaient pas attention parce que c’était « dérangeant ». Il a été plus facile pour eux d’accepter mon homosexualité que cette différence qui pouvait être perçue comme de la folie.

Y a-t-il eu des adultes qui ont tout même cru vos propos?
Vers 14 ou 15 ans, certains copains de classe y ont cru. Ils ont testé mes capacités en me demandant d’aller voir le menu d’un restaurant ou d’aller voir les sujets des devoirs qu’on allait avoir en classe. Ils se sont vite rendus à l’évidence que quelque chose se passait… Ils m’ont cru. C’était différent avec les adultes. Un jour, un psy scolaire m’a fortement conseillé de ne pas raconter ce genre de choses au risque qu’on me prescrive des cachets. Alors les premiers adultes à qui j’ai vraiment pu me confier ouvertement ont été Claude Charles et Sylvie.

J’ai lu que vous avez déjà utilisé la décorporation pour vous aider à réussir vos examens à l’école.
Pour être franc, je laissais systématiquement les livres ouverts dans ma chambre lorsque j’avais une interrogation. Je pouvais ainsi aller chercher la réponse lorsque j’en avais besoin. En tant qu’étudiant infirmier, je m’étais fait un grand tableau avec toutes les normes qu’il fallait connaitre par cœur et j’allais chercher le savoir si jamais ma mémoire me faisait défaut.

Lorsque vous étiez à l’école et que vous faisiez une sortie de corps, vous n’aviez absolument aucune idée de ce qui se passait en classe durant cette sortie? 
Exactement! Parfois, lorsque je sortais, il n’y avait rien d’écrit sur le tableau et à mon retour, le tableau était plein. Plusieurs dictées ont été très problématiques parce qu’il m’en manquait toujours un bout.

Vous réprimandait-on?
Constamment! D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps j’ai trouvé les carnets de correspondance scolaire adressés aux parents. On y notait : « Nicolas est distrait », « Nicolas est dans la lune », « Nicolas n’est pas attentif en classe, il est absent… ». Eh bien! ils ne croyaient pas si bien dire.

Pendant que votre conscience est ailleurs, que se passe-t-il avec votre corps?  
Il y a deux cas de figure : il continue une action déjà amorcée ou il devient telle une poupée de cire. Par exemple, quand j’étais comptable, j’avais une tâche fort monotone qui consistait à compiler des chiffres pour l’administration juridique. Alors, je faisais des sorties de corps pour aller notamment sur la tombe de ma grand-mère, ce qui m’aidait à faire mon deuil. Quand je revenais, le document était rempli, mais d’une autre écriture que la mienne, comme si mon corps avait continué d’écrire des chiffres par automatisme. Ils avaient l’air d’avoir été tapés à la dactylo. Dans le deuxième cas de figure, je suis complètement figé. Rien ne se passe. J’ai le regard vide et là, évidemment, les autres remarquent mon absence.

Croyez-vous que ce genre d’expérience mystique est accessible à tous?
Je crois que tout le monde peut y parvenir, mais je me demande pourquoi tous n’y parviennent pas. Je pense que le mental y est pour beaucoup. Malheureusement, c’est lui qui gère notre société. On pense plus au profit, à son profit personnel, et cela empêche les connexions. Je ne me suis jamais senti privilégié ou élu. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir quelque chose de plus que les autres si ce n’est une ouverture et une certaine naïveté.

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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