« Être ou ne pas être… Telle est la question ». Mais est-ce vraiment ça, LA question?
Sans vouloir offenser Shakespeare, aujourd’hui, 425 ans plus tard, si on regarde l’état du monde dans lequel on vit, je crois qu’il y aurait eu une question plus importante à se poser en premier : « Choisir ou être choisi? »
De qui suis-je le fruit?
Si je ne fais pas consciemment des choix qui ont du sens pour moi, je ne pourrai jamais Être vraiment qui je suis. Au mieux, je serai le fruit de tout ce que les autres auront choisi. Et là, je vais devoir prier pour que ces choix aient été faits à partir d’une Conscience éclairée.
Malheureusement, j’ai bien peur que mes prières ne soient pas exaucées. Quand on voit qui tire les ficelles de l’avenir de nos sociétés, j’ai comme l’impression que la notion de Conscience éclairée ne fait pas nécessairement partie de leurs priorités. Morale de cette histoire? Si je ne veux pas devenir un fruit parmi tant d’autres, je dois faire mes propres choix.
Ça demande un effort
C’est sûr qu’au départ, ça va demander un effort de ma part. Sans effort, je vais aussitôt être emportée par le courant de négativité dans lequel nous sommes plongés. Mais cet effort va valoir son pesant d’or…
Vir le beau lorsque, plusieurs fois par jour, le journal télévisé vient saper tous nos espoirs de beauté, c’est un défi à relever. Mais je peux fermer la télé.
Apprécier le bon dans un monde de surconsommation, où même le trop n’est jamais assez, c’est aussi un défi à relever. Mais je peux inviter ma conscience à superviser mes dépenses.
Faire le bien quand on nous incite à partir en guerre contre nos voisins, ça, c’est un autre défi à relever! Mais je peux me questionner : est-ce que ça me fait vraiment du bien d’entretenir toute cette animosité? Ce choix est-il vraiment le mien?
Oser aller à contrecourant
Avez-vous déjà vécu cette expérience quand vous étiez jeune? Vous êtes avec des ami.es dans une piscine hors terre, ronde, et ensemble vous décidez d’avancer dans une même direction pour créer un tourbillon.
Au départ, la résistance de l’eau demande de faire un effort considérable, mais en continuant d’avancer, ensemble, cette résistance diminue de plus en plus jusqu’au moment où on a juste à lever les pieds pour se laisser porter par le tourbillon qu’on a créé. Eh bien, c’est exactement ça LE choix que nous devons faire actuellement.
Oser résister à ce courant de négativité et avancer, ensemble, pour créer un tout nouveau courant de pensée, un courant alimenté par la Conscience éclairée que nous aurons toutes et tous choisi de placer en tête de nos priorités.
Je choisis de choisir…
Il nous suffit d’avancer, à notre rythme, sans jamais nous arrêter. Peu importe que nos choix aient la taille d’une goutte d’eau ou celle d’un tsunami, additionnés les uns aux autres, ces choix vont finir par toucher le monde en entier.
Choisir de voir le beau, c’est aussi simple que de porter notre attention sur la beauté d’un sourire, sur le bleu du ciel quand vient la nuit, sur le chat qui s’étire langoureusement…
Choisir d’apprécier le bon, c’est aussi simple que d’apprécier le fait de se réveiller le matin, d’avoir la chance de marcher, de respirer…, c’est apprécier l’odeur du café qui vient de couler, la chaleur du soleil printanier…
Choisir de faire le bien, c’est aussi simple que de sourire à un passant, de dire merci à la personne qui nous a servi, c’est appeler une amie qui vit un ennui, donner un coup de main au voisin…
Comme le battement d’aile d’un papillon
Si on réussit à combiner la puissance du battement d’aile d’un papillon à la persévérance du colibri, nous pouvons choisir, ensemble, de créer un courant de positivité dont la force deviendra telle, qu’on aura juste à lever les pieds pour se laisser porter.
Ah oui, Shakespeare, j’oubliais! Être… Telle est ma réponse.
Lucie Douville, Éditrice
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article