Selon la légende des dieux de l’Antiquité, Pandore est la première femme, créée à l’image de la déesse immortelle. Le dieu Mercure lui confia un coffret mystérieux qu’elle ne devait ouvrir sous aucun prétexte. La curiosité l’emporta et Pandore ouvrit le coffret magique…
Patrick Bernard
Il en sortit toutes sortes de malheurs et de maladies, dons maléfiques des dieux en réaction au feu qui leur fut volé et mal utilisé par les hommes. Toutes les angoisses de l’univers se mirent soudain à jaillir de cette boite. C’est ainsi qu’avec la grâce vint aussi la douleur, les désastres, les soucis et le trouble du cœur. Le coffret fut aussitôt refermé, mais le mal était fait.
C’est à ce moment qu’on entendit un murmure, une petite voix merveilleuse venant de l’intérieur de la boite de Pandore, disant : « Laissez-moi sortir, s’il vous plait, libérez-moi… »
Libérer l’espoir, guérir les blessures
Pensant que rien de plus sombre ne pouvait se produire, Pandore ouvrit la boite une seconde fois. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant la Déesse de l’Espoir en sortir, belle et rayonnante comme le jour!
Dans un élan de compassion pour l’humanité souffrante, les dieux de l’Olympe nous offraient leur plus beau cadeau, l’espérance, dont la mission est de guérir éternellement les blessures infligées aux êtres humains par le destin. Séance tenante, l’espoir s’échappa de la boite et guérit les doutes et les peurs de Pandore, élevant ainsi les ondes de son esprit. Ensuite, l’espoir s’envola par la fenêtre ouverte afin d’agir de la même manière sur l’ensemble de l’humanité.
Durant des siècles, la confiance en un monde meilleur a ainsi été adorée, alors que les autres divinités furent plus ou moins oubliées. Pour les sages de l’Antiquité, le mal s’étendit donc sur la Terre apportant dans son sillage une trainée de malheurs. Pourtant, l’espérance accompagne les vicissitudes de l’existence afin de soutenir les personnes qui traversent des périodes difficiles. L’espoir nous aide à garder une vision positive du présent et de l’avenir.
Mon seul refuge, c’est…
Comment rester à l’écoute de nos projets d’avenir quand les nouvelles qui nous arrivent du monde dans lequel nous vivons sont aussi déprimantes? Par exemple, je suis en train de rénover une maison qui demande beaucoup d’efforts. En plein milieu du chantier, du bruit et de la poussière, il y a des jours où s’immisce le doute dans mon esprit. « Je n’y arriverai jamais », dit le mental découragé, « Pourquoi continuer, de toute façon ce monde risque d’exploser d’un instant à l’autre ? »
Le seul refuge demeure alors un lieu plus profond en moi-même, endroit sacré qui est habituellement appelé le cœur. Le mental est logique alors que le cœur est mystique. C’est précisément à cet endroit que j’ai des chances de recouvrer l’énergie comme un coup de baguette magique. Car le véritable espoir est une sorte de foi, une conviction intérieure, qui espère contre tout espoir.
Qui voulez-vous inviter à votre table?
Le simple fait d’espérer nous rend à l’aise même en pleine incertitude, nous rassure même en situation de précarité et d’instabilité. Tout se passe comme si nous nous en remettions à une force supérieure, une énergie surnaturelle qui nous dépasse, mais que nous reconnaissons intuitivement; une sorte de Présence inhérente en chacun de nous, indépendante de toute culture et de toute religion.
Il se pourrait que ce soit ce qu’on appelle couramment « la Confiance en la Vie » ou « la Confiance en Dieu ». Et ça marche! Les miracles se produisent. L’espoir est proactif et non pas réactif. Encore doit-on l’inviter… Pour qu’une situation soit lumineuse, nos pensées, nos attitudes et nos paroles doivent être lumineuses. Sinon, nous invitons inconsciemment l’enfer à notre table.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article