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ÉDIORIAL : Quand on nait, on Est

ÉDIORIAL :  Quand on nait, on Est

En fait, c’est tout ce qu’on sait faire! ÊTRE est notre seule et unique priorité. Idéalement, ça devrait être ainsi tout au long de notre vie, mais bon… Au début on « est », puis on commence à « faire », à faire un peu plus, à faire toujours plus et, sans trop s’en rendre compte, on perd de vue qui on est. On fait.

Dieu merci, la Vie nous a dotés d’une sauvegarde automatique de toutes nos données…

Être me suffit
Tout comme le gland porte en lui l’avenir du chêne, sous des allures d’extrême fragilité l’enfant porte déjà, gravé en lui, la totalité de l’Être humain qu’il va devenir, non pas au niveau de ce qu’il va faire dans la vie, mais de qui il va Être tout au long de sa vie : son identité, son essence, ses valeurs, ses qualités, ses forces, ses talents, ses rêves, ses aspirations, c’est-à-dire qui il est déjà.

C’est surement cette qualité de présence qui nous attire autant chez un jeune enfant. On ressent sa capacité à Être lui-même, sans compromis, sans faux-semblant, sans déguisement. Il est sans rien avoir à dire, à prouver, à gagner, à parader. Il n’a ni besoin de plaire ou d’être validé. Il est. Ça lui suffit. Ainsi va sa Vie.

Puis vient le « tout-faire-pour »
Mais si, au début, nous sommes persuadés que nous n’avons rien à faire pour Être – et nous avons raison – lentement mais surement cette croyance va s’inverser pour devenir « Je dois tout-faire-pour » être…

Nous allons donc commencer à tout-faire-pour être gentil, pour plaire, pour être aimé; tout-faire-pour avoir des amis, pour être accepté; tout-faire-pour performer, pour réussir, pour gagner, pour gagner encore plus, toujours plus. On va finir par croire dur comme fer qu’il faut tout-faire-pour réussir dans la vie.

Tout-faire-pour! Mais jusqu’où?
Dans cette jungle du tout-faire-pour, si certaines des choses que nous allons faire vont être en parfaite résonnance avec qui nous sommes vraiment, il y en a d’autres qui vont nous en éloigner dangereusement.

Certaines personnes vont « gagner leur vie » au détriment des valeurs et des rêves qu’elles portent; d’autres vont passer leur vie à « être-comme » ceux qui les ont précédés, éduquant comme ils ont été éduqués, aimant comme ils ont été aimés, jugeant comme ils ont été jugés. Sans oublier tout ce que l’on pourra faire juste pour être aimé.

Plus j’en faisais, moins ça marchait!
Personnellement, j’ai déjà vécu une relation de couple dans laquelle je me suis littéralement perdue de vue. Au départ j’étais persuadée que je devais « tout-faire-pour » que ça marche, car être simplement moi ça ne suffirait pas.

Mais plus j’en faisais et moins ça marchait, et moins ça marchait, plus j’en faisais, m’éloignant toujours plus de qui j’étais. Et, un jour, je n’ai plus reconnu la femme que j’étais devenue.

Qu’est-ce qu’on fait maintenant?
Si mettre fin à cette relation a été pour moi une véritable bénédiction, dans les jours qui ont suivi je ne reconnaissais plus rien de ma vie. J’avais l’impression d’être debout devant un trou béant, c’était paniquant. En m’exilant au pays du « faire », j’avais perdu tous mes repères. Je ne savais plus ni qui j’étais, ni ce que j’aimais, ni ce que je voulais.

Alors qu’est-ce que j’allais faire??? Rien… ÊTRE allait devenir ma seule et unique priorité. Je voulais me retrouver pour ne plus jamais, ô grand jamais, m’abandonner.

Revenir à nos racines
Tout comme le gland porte en lui la force et la droiture du chêne, nous portons tous, gravé au cœur de notre cœur, tout ce qui fait de nous l’être humain unique au monde que nous sommes. Rien ni personne ne pourra jamais rien nous enlever et nous pourrons toujours venir nous y enraciner pour y puiser la force et le courage d’avancer. 

Entre la ligne de départ et le fil d’arrivée
Une vie, c’est l’odyssée qui relie deux rives opposées, de la ligne de départ au fil d’arrivée, du premier souffle au dernier. Et entre les deux qu’est-ce qu’on est venu faire sur Terre? 

Au début on « est », puis idéalement, on continue à être, à être un peu plus, à être toujours plus… En fait, ÊTRE c’est tout ce qu’on est venu faire sur Terre.

 

Lucie Douville, Éditrice

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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